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  • At the End of the Day

    Haha, je me moquais goulûment en décembre 2013 de ces femmes au foyer, ou d'expat c'est pareil, qui polluent le net avec leurs blogs "voyage, mode et lifestyle", mais deux ans après, me voilà entrée dans ce même schéma pitoyable, sauf que je ne fais pas de yoga et ne fréquente pas les autres mamans expat, d'une part parce que je n'ai pas d'enfant, et parce que je n'aime pas m'enfermer avec mes compatriotes, particulièrement condescendants à l'étranger. 

    Quand j'ai commencé à raconter ma vie ici, j'avais 25 ans, j'étais passablement alcoolique, surement dépressive, et j'avais cette facilité d'accuser la société de tous les pseudo problèmes que je pensais rencontrer. 

    Aujourd'hui, je marche tranquillement sur les ruines de mes grandes ambitions professionnelles et sur le cadavre de mon roman inachevé. Ma carrière musicale reste au niveau de fantasme puisque je n'ai plus touché à une guitare ou un clavier depuis plus de quatre ans. 

    Je ne me suis jamais sentie aussi vivante que lorsque je ne souhaitais que mourir seule, avec mon foi noyé au vin ou à la bière sur fond de musique dramatique. 

    Je regarde ces années passées avec satisfaction car elles ont été intenses, riches, passionnées. J'étais entière, excessive, tragique. 

    Je constate maintenant que je mène une existence saine, j'ai commencé de tenter d'être gentille, modérée et bienveillante, j'arrive facilement à me faire de nouveaux amis, et je n'ai pas envie de mourir parce que j'ai l'impression qu'il me reste quelque chose à faire, ou qu'il y en a une qui est encore inachevée et surtout il y a quelqu'un avec qui j'ai envie de passer le plus de temps possible. Pourtant, j'éprouve un étrange et dérangeant sentiment de vide, comme si je me résignais à cette vie normale, sans vague. 

    Il est évident qu'un enfant dans mon cas n'est pas la pièce manquante au tableau, puisqu'il ne m'apporterait rien, tout comme je n'ai pas envie d'offrir ce genre d'héritage inutile à l'humanité. Et puis, je serais une horrible mère.

    Chercher un sens à ma vie, c'est ce qui me perd depuis quelques années et j'entrevois parfois une impasse qui m'est difficile à supporter. Je n'ai rien d'accompli de mémorable et...

     

    A partir de... maintenant, oui là, je continue cette note inachevée il y a deux ans, laissée à l'abandon, presque sacrifiée lorsque j'avais presqu'envie d'enterrer ce blog, permanently, et constate que je continue de mener une existence saine et tente de contenir avec un succès partiel ces élans de puputerie qui me caractérisaient partiellement. Et cette quête existentielle toujours d'actualité me perd toujours mais au lieu d'une impasse se dessine un long et chaotique chemin que je suis heureuse, hmm, disons satisfaite, d'emprunter chaque jour. 

    Au lieu de regarder derrière moi ces occasions manquées, ces amitiés qui meurent, j'accepte désormais la fugacité de toute chose. J'ai parcouru une dernière fois 15 années de mon courrier électronique, avant de le supprimer et ai pu lire l'intensité de mes émotions, de celles de mes amis, mais également comment un déménagement à 300 kilomètres ou un nouveau petit ami au physique ingrat a pu mettre fin à une camaraderie qui nous a peut être tous sauvé de nous-mêmes.