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The path I pave

Whaat?!  

Un an depuis que j'ai lâché dans la nature, dans cette décharge qu'est Internet, ma dernière note. On pourrait presque croire que je reprends du service. On pourrait. Sauf que ce n'est plus enivrée par l'alcool que je me connecte à ce site. Une certaine agitation peut-être, mais surtout le besoin d'écrire librement, de reprendre, pour faire semblant surement.  

Dans mon monde, il y avait ces fantasmes, qui après tout, ont très bien réussi à me tromper. Quoi de plus facile que de se raccrocher à une envie qui me rend misérable et qui est tuée par la pensée de la suivante (Cherchez la référence). Anticipation sur anticipation et voilà que j'étais en train de vivre une vie rien que pour vivre la future vie que je ne savais même pas que je ne désirais pas tout ça pour m'éviter.  

Aujourd'hui, un peu libérée de ces chimères, mon existence me parait forcément aussi plate que je ne le suis et a un goût un peu fade, comme celui de l'eau qui a remplacé mes fidèles compagnons. Même si je ne parviens toujours pas à profiter du moment présent, je ne suis plus aveuglée par l'avenir irréel que je me traçais, puisque je ne vois plus d'avenir. Est-ce grave ?  

Malgré cela et toujours en quête de donner un sens à mon insignifiante de vie, j'y réfléchis entre deux coups de serpillère, en contemplant le linge qui sèche et se balance au gré du vent sur mon balcon. Trèves de poésie ménagère, revenons-en à mon avenir indéfini. Peut-être que m'être partiellement libérée de ces chaines qui me ramenaient constamment à mauvais port m'a permis d'arrêter de me définir par rapport à mon passé. On ne choisit pas sa famille mais on choisit ses amis. Ceci dit, on se force à garder les plus anciens par convenance et parce qu'ils font parti d'un paysage familier, comme si ce n'était pas pensable de s'en éloigner, comme si une partie de son passé pourrait disparaitre si on ne se contactait plus même sporadiquement.

Ces amitiés ne tenaient très certainement qu’aux notifications qu’ils aimaient recevoir des réseaux sociaux pour certains ou aux messages que j'envoyais pour d'autres. C’est donc sans regret ni tristesse que je me déconnectais au sens propre et figuré de ces drogués de «j’aime » ou de ceux qui faisaient semblant de maintenir une relation par un email triennal. Qu’importe puisqu’ils ne sont plus que des souvenirs en attente d’être effacés par les suivants que je m’efforce de rendre meilleurs. Qu'ils me donnent tort si je me trompe.  

La vie est vraiment trop courte et précieuse pour que je me laisse encore trainer au fond du puit sans fond de ces relations qui n'avaient rien d'amical, mais ce fut sans compter sur leur ténacité qui finit par me ramener pendant quelques jours exactement à l’endroit que j’étais si heureuse d’avoir pu commencer de quitter.

Prenons quelques exemples moyennement fictifs. Frédérique, que l’on nommera F, est vraiment une personne de son temps : F apprécie tout particulièrement les groupes What’s Sh1t et ne vit que pour ces notifications qui font vibrer de plaisir son téléphone. F adore envoyer des messages insignifiants et impersonnels à ces nombreux groupes dont celui dans lequel elle m’avait invité et que j’ai avec triste regret rejoint et auxquels les personnes qui furent à une époque de véritables amis contribuent en tapotant des banalités encore plus affligeantes que ne l’est le médium par lequel nous échangeons. Lorsque j’ai enfin décidé de quitter ce groupe, j’ai rappelé à ces gens mon adresse électronique à laquelle uniquement F s’est empressée d’écrire. J’étais vraiment heureuse que F respectait mon choix et souhaitait continuer un échange individuel avec moi en utilisant la technologie dépassée du courrier électronique. Désirant faire un effort pour F et utiliser les outils qu’elle préfère, je lui proposais un appel vidéo qui n’a jamais eu lieu puisqu’elle ne me répondit pas. Une partie de moi ne relançait pas la conversation parce que je pensais qu’elle n’était pas intéressée, une autre parce qu’il était temps de mettre fin à cette amitié qui n’en était pas une depuis bien longtemps, et une autre pensait qu'entre son travail, son histoire d'amour avec son téléphone, ses apéros végétaliens, sa famille, et Netflix, cela justifiait parfaitement qu'elle soit si occupée qu'elle n'avait pas quelques minutes à me consacrer. Etant joignable sur une nouvelle messagerie dont les conditions de confidentialité sont moins douteuses, je recevais pourtant et contre toute attente un message de grande qualité :  

F : « Comment ça va chez toi ? »

Moi : « Ça va et toi ? Je t’avais envoyé un email il y a 6 mois et je me demandais si tu allais bien »  

F : « Ah, j’ai complètement zappé ! Moi aussi je me demandais ce que tu devenais ! Je sais que tu préfères communiquer par email maintenant, je pensais t’avoir répondu mais j’ai oublié. Je vais te répondre alors. »

Et moi d'être abasourdie, mais d'espérer que F ait perdu mon adresse électronique ou que sa mémoire faillit encore une fois dès que son téléphone la sollicitera une fois qu'elle aura eu la volonté de quitter l'écran de ce cimetière de messages mais qui constitue l'essence de ses relations humaines. Presqu'une année est passée, et évidemment, aucun signe de F, pour mon plus grand plaisir.  

Ces relations qui ne sont pas précieuses aux yeux éblouis par trop de lumière bleue de ces amis d’autrefois ou que certains souhaitent maintenir par politesse, convenance sociale, puputisme, en souvenir du bon vieux temps, au cas où l’appart de X se trouve dans la ville que je souhaite visiter, par charité, par pitié, par ennui, bref, quelques soient les raisons, ces relations qui appartiennent au passé feraient mieux d'y rester mais il semble que la force du réseau social et professionnel dans toute sa splendeur impersonnelle et cette tendance à exister à travers le nombre de ses "amis" au nom d'une soit disante ouverture d'esprit nous maintiennent dans ce pot-pourri d'égos.  

Ce que je retiens, c'est que je n'ai plus besoin de mettre des dizaines de milliers de kilomètres entre eux et moi pour tourner la tête et regarder devant moi. J'ai encore bien des efforts à faire avant de pouvoir émerger de cette déchèterie humaine. Saurai-je continuer sur ce chemin ? 

Well...  


Commentaires

  • Bonjour,
    J'aimerais échanger par mails avec vous.
    Avec l'espoir de vous lire. C.

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