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  • Rehearse & Pack

    J'ai lamentablement échoué, indeed. Pas de chapitre supplémentaire à mon livre, non, pas un seul. Alors, j'ai laissé tombé, je ne sais pas comment raconter ce que je veux, écrire un livre, un roman, ce n'est pas si facile, surtout depuis que je bois moins. L'alcool a toujours été mon "starter", l'impulsion qui m'aide à ne pas réfléchir, à ne pas penser à quel point je n'ai pas confiance en moi. C'est peut être la vie en communauté, ça doit être ça : ne plus être seule le soir et le Week-End, ça laisse moins de temps pour soi, ce qui peut être positif : on se plaint moins, on se morfond moins, on pleure moins, on boit moins. 

    J'ai lamentablement échoué, indeed. Pas de boulot, après presqu'une année de chômage. Après 13 mois dans la grosse boîte française, 13 mois qui m'ont complètement vidée, j'ai négocier l'inévitable rupture conventionnelle de mon CDI. En Mars, j'étais inscrite dans le club des sans-emplois. En Mai, je partais de Paris que je maudissais plus que tout pour une ville dans le Sud Ouest. En Décembre, j'ai passé quelques unes de mes journées de chômeuse à lire des blogs d'expatriés, histoire de m'échapper de la vie insipide de province que je ne supporte déjà plus. Cet été, j'ai consacré mes après midis à enregistrer mes chansons, à construire un site pour mon groupe, à faire vivre nos actualité sur les réseaux sociaux et cet automne à réaliser des vidéos clips pour mes chansons. Pour la partie professionnelle, en dehors d'une poignée de candidatures envoyées dans les SSII et une pour un poste dans la communication qui n'ont sans surprise rien données, et un bilan de compétences payé par Paul Job qui n'a rien donné non plus, c'est le néant. J'ai l'impression de ne voir que les cotés négatifs de tous les jobs, même ceux qui ont été proposés dans le cadre de mon bilan. Une bonne excuse pour repousser encore le début de mes recherches d'emploi. Pas facile d'entamer une reconversion professionnelle dans un domaine encore plus compétitif, plus politique que celui de consultante en informatique, surtout quand mon incapacité à travailler dans ce genre d'environnement a été confirmé et entériné par mon bilan de compétences. Bosser dans la comm', ça peut être sympa, mais avec mon caractère, ma personnalité (mes maladies, finalement), on va dire gentiment que ça n'est pas gagné. Et ma consultante au bilan de rajouter "surtout dans cette ville de province". Bref, je traine les savates pour inonder le monde du travail de mon nouveau CV. 

    C'est un hasard du calendrier, mais va falloir que je me remue le fion pour trouver du boulot. Je ne suis pas "femme au foyer", car je paie 50% du loyer, des charges, des courses, m'achète moi même les choses qui me font plaisir (restaurants, bières, fringues, voyages...), et fais 50% des tâches ménagères, mais l'Etat ne va pas sponsoriser longtemps ma petite carrière musicale. Donc j'espère que je trouverais l'envie de me remettre à rechercher du boulot, ici ou à Paris ou ailleurs. Espérons que 2014 mettra fin à 3 ans de lose professionnelle. Parfois, j'aimerais avoir envie d'enfant, car, si j'étais comme beaucoup de mes compatriotes féminines dans ma situation, le timing aurait été idéal : je quitte mon boulot parce que j'en ai marre et oh, coincidence, Mr est transféré en province, tout comme on voulait. Je fête à peine mes 30 ans, donc encore viable pour mettre bas. L'enfant pourrait donc arriver dans un plus grand logement, dans une ville de province, idéal pour faire le grandir au grand air. Mais, non. Je n'ai toujours pas envie. Même pas un peu. Pourtant, depuis que je suis ici, j'ai eu l'occasion de côtoyer des enfants (des collègues, des connaissances), d'apprendre que des gens plus proches seront parents, mais non, pas de montée de lait. Comment justifier cette année inactive ? Je pourrais en profiter pour faire du Yoga ou des ateliers de couture, comme toute femme au foyer. Je pourrais être bénévole dans une association pour booster mon coefficient de sympathie. Je pourrais faire un super blog photo de ma nouvelle ville / région, avec tous les bons plans. Mais non, je n'ai pas envie, ça serait hypocrite de ma part. 

    Une amie me dit souvent qu'elle aimerait des enfants, car au moins elle ne se concentrerait plus sur ses petits problèmes de boulot, d'amour, de la vie, mais sur les choses essentielles (l'enfant, je suppose). Il est vrai qu'on a parfois tendance à ne penser qu'à sa précieuse petite personne et surtout à notre confort matériel (achats inutiles pour combler l'ennui, un manque, un besoin), sentimental (ouin, je suis célibataire) ou professionnel (il me faut un CDI, un vrai bureau, un job que j'aime mais qui soit bien payé). Je crois que je commence à me faire à l'idée que je mourrais surement seule, pas entourée de mes enfants ni petits enfants. Alors il faut que je me concentre sérieusement et le plus tôt possible sur le sens que je veux donner à ma vie, l'oeuvre que je veux accomplir. Car ça ne sera pas un enfant. Que vais-je donc laisser au monde après mon décès ? Un blog désert ? Un roman inachevé ? Des chansons que personne écoute ? Je voudrais tellement que ma carrière puisse me survivre. Depuis mars 2013, j'ai le temps d'y réfléchir, mais je n'emploie pas ce temps à bon escient. Seul l'espoir que cette pause me mène quelque part au hasard de la vie permet de me lever le matin avant 11h. J'ai tellement tout planifié, tout prévu tout contrôlé dans ma vie. Je crois qu'il est temps de lâcher prise (voilà un conseil que j'ai beaucoup entendu de la bouche de ma thérapeute et de ma consultante du bilan de compétences). Et d'arrêter de se trouver des excuses pour tout. 

    Well of course I'd like to sit around and chat (Radiohead).